« Un Point, c’est Tout. »
Tout commence par un Point ! Nul ne sait par quel miracle, « Il » s’est transformé et s’est manifesté. La « Magie » a opéré. Il y a une quinzaine de milliards d’années, la libération d’une Énergie Prodigieuse a formé un immense océan de lumière et de chaleur. Quelques milliards d’années plus tard, la vie est apparue sur Terre, par le plus grand des « Hasards » : les minéraux, les végétaux, les animaux et enfin l’homme, issu de l’évolution biologique des différents mondes qui l’ont précédé.
L’homme, fruit d’une triple évolution, porte en son sein, la mémoire cosmologique de ses ancêtres minéraux, prébiotiques et animaux, matrice de son être.
Ce Point se révèle être le Cœur même de l’existence du vivant. Le Point décrit l’Unité infinie, de nature indescriptible, comme un Principe qui enveloppe et unit toutes les choses entre elles. Tout, dans la Nature est connecté. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, les interactions entre objets s’opèrent grâce à l’Énergie, une Force fondamentale qui coule en toute chose dans l’univers. Voilà l’image que nous renvoient certaines de nos plus anciennes cultures sur l’Origine de l’Univers.
Dans la philosophie chinoise, « Wu Ji » se traduit par « rien », « sans », « néant de forme ». Ce mot caractérise l’Unité Infinie, concept difficilement rationalisable dans la pensée humaine. Ce Point Infini devient « Ein Sof », dans la Kabbale, conçu comme l’Essence cachée, l’Inconnaissable, l’Ineffable Dieu, l’Illimité.
Le cerveau humain arrive difficilement à concevoir la notion d’infini.
Chaque sphère l’envisage à sa façon selon ses propres références. Pour les mathématiciens, l’infini est représenté par le point qui existe, dans un espace sans dimension. Ce point, incommensurable, se compose, à l’infini, de matière et d’énergie toujours plus petite. Pour les théologiens, l’Infini représente Dieu. Chez les philosophes, il caractérise l’univers qui a toujours existé et qui existera toujours, un principe d’éternité.
On peut facilement comprendre que ce principe d’infinitésimalité en homéopathie, soit si controversé et qu’il puisse déranger certaines sphères scientifiques. Comment concevoir effectivement, qu’une substance administrée en quantité infinitésimale* puisse avoir un quelconque effet sur l’organisme, alors qu’elle ne contient plus « rien », qu’elle est « vide » de toute molécule ? *A partir de la douzième dilution (12CH), la préparation homéopathique ne contient plus de molécule.
La définition même du « vide » peut vouloir exprimer une chose et son contraire.
La physique quantique révèle que le vide n’est pas vide. Il est rempli de particules, capables de propager des ondes électromagnétiques et s’avère être un support sur lequel peut s’inscrire de l’information. Selon le Professeur Marc Henri, chercheur associé au CNRS, « ce vide qui n’a rien de néant, s’avère être un réservoir insoupçonné de données d’où émergent de l’information, de l’énergie, de la matière et finalement notre réalité. » Il est une information immatérielle qui va pourtant orienter un acte matériel.
« Toutes les choses visibles et tous les phénomènes ont besoin d’une image sous-jacente, sans quoi ils ne pourraient apparaître dans le monde. » Schäfer
Le vide peut se concevoir comme un « plan d’architecture qui guiderait la construction de notre monde. » Ce Point serait une sorte de « projet de vie du vivant » qui aurait permis au monde de prendre forme dans la matière.
Cette part « immatérielle », comme un héritage épigénétique, nous est transmise de la même façon par nos ancêtres : nous portons dans notre ADN l’histoire familiale*. Elle a un impact sur notre vie, sur les choix que nous faisons, sur nos comportements et interfèrent dans nos expériences (positives et négatives). *Des études ont mis en lumière l’existence d’une empreinte épigénétique chez les descendants de victimes d’agressions sexuelles. Une recherche montre que les maltraitances dans l’enfance laissent une trace dans l’ADN jusqu’à la troisième génération. « C’est ainsi que l’équipe a observé que l’ADN d’une petite fille d’une femme qui avait été violée par son père, portait les mêmes modifications épigénétiques que sa grand-mère et que ces modifications étaient beaucoup plus importantes que chez la mère et la grand-mère. La petite fille issue du produit de l’inceste et qui n’a jamais été violée porte la plus grande cicatrice dans le génome de toutes ses cellules. » (Recherche UNIGE 2012)
La Voie qui peut être nommée
N’est pas la Voie éternelle,
Le Nom qui peut être défini par des mots
N’est pas le Nom Éternel.
Ce qui n’a pas de forme
Est à l’origine du Ciel et de la Terre,
Ce qui a une forme
Est la Mère de toute chose.
Par ce qui n’est pas,
Nous pouvons goûter le Tao,
Par ce qui est,
Nous en voyons les manifestations.
Ces deux sont issus d’une même source,
Cette source est nommée Mystère.
Ce Mystère est la source de tous les Secrets.
Extrait du Tao Te King de Lao Tsé
L’Unité a ainsi donné naissance au « deux » et le mode binaire est apparu : l’Univers vibrant à l’Espace et au Temps, une manière pour le vivant d’explorer un « Je suis/Je ne suis pas », simple et efficace. Dans cet Espace/Temps, il doit s’ajuster en permanence pour « être », justement, et rester « vivant ». Telle est sa mission de vie biologique. La recherche de l’harmonie est donc fondamentale pour lui. Demeurer en « pleine » santé, un challenge de chaque instant.
La mythologie chinoise évoque, elle aussi, la double nature des choses :
Le « Qi* » est l’énergie universelle émanant du vide originel. Son pictogramme le représente comme une vapeur s’échappant d’une céréale qui chauffe. Une base « matérielle » nécessaire à la manifestation de la vie et, une forme intangible évoquant le changement perpétuel de l’énergie. L’homme est à l’image de ce modèle universel, au sein duquel cohabitent l’énergie et la matière, le Ciel et la Terre, la lumière et l’obscurité, le masculin et le féminin. Le Qi symbolise l’énergie vitale, le mouvement perpétuel qui anime le visible et l’invisible, le corps et l’esprit. Il est le souffle de vie animé par deux énergies, yin et yang**, tels l’inspir et l’expir. À la fois contraires et complémentaires, le yin et le yang imprègnent tout entier la réalité naturelle et humaine.
* Au sens cosmologique, le Qi représente l’énergie universelle émanant du vide originel du Tao, à la base de la création de l’Univers. Selon la pensée chinoise, le Qi est à l’origine de toutes les manifestations, de tous les mouvements et de toutes les transformations visibles dans l’Univers.
**Lao Tsé philosophe chinois du VIème siècle avant Jésus Christ, est celui qui mentionne pour la première fois le concept du Yin et du Yang, traduit par « obscur et brillant » qu’il a regroupé dans le livre Tao Te King, « le chemin vers la vertu ». Par leur action et interaction, elles donnent naissance à toute chose et régissent toute chose en ce monde.
Leur équilibre assure chez l’individu, sa santé psychique et somatique. Le corps et l’esprit font bien partie du même ensemble. L’un ne peut être sans l’autre. Ils sont en interrelation permanente. Lorsque le corps souffre, l’esprit est, lui aussi, affecté. De même, un esprit perturbé aura forcément une conséquence somatique.
L’interaction de ces deux énergies fluctuent dans un cycle composé de Cinq Éléments : le Bois, le Feu, la Terre, le Métal et l’Eau. La tradition chinoise le modélise comme une interprétation du fonctionnement du monde ; une lecture des phénomènes naturels et humains, dans un processus dynamique de transformation, qui composent l’univers. Ce système pentagonal, qui nous rappelle fortement l’étoile à 5 branches reliée au nombre d’Or de la Géométrie Sacrée, se régule de lui-même dans un cycle d’engendrement et de contrôle qui maintient l’équilibre de l’ensemble.
Cinq éléments* caractérisent cinq principes dynamiques des phénomènes naturels : l’expansion (énergie centrifuge) dans le Bois, la montée de l’énergie dans le Feu, la stabilité dans la Terre, la compression (énergie centripète) dans le Métal et la descente de l’énergie dans l’Eau. Ces mouvements interagissent mutuellement, les uns avec les autres.
*les cinq éléments de Platon sont composés de 4 éléments représentant la nature et d’un cinquième élément qui représente la quintessence, la vie. Le cinq, pour les chinois, est associé à tous les phénomènes terrestres : Le vivant au sein d’un monde composé d’Eau, de Feu, d’Air (Métal) et de Terre. 5 éléments reflétant en réalité 5 mouvements.
Selon l’énergétique traditionnelle chinoise, la maladie résulte du dérèglement de l’équilibre yin yang ce qui perturbe la circulation harmonieuse du Qi, énergie vitale, à travers l’organisme. Ce déséquilibre peut avoir plusieurs origines :
- La cause est externe, c’est à dire que les troubles proviennent de facteurs extérieurs à l’individu. Par exemple, il est en proie à un conflit familial ou professionnel insoluble ; à des agressions climatiques comme les variations brutales de température ; à des traumatismes physiques ; à une intoxication par la consommation d’alcool, de drogues, de médicaments ; à une alimentation inadéquate. La cause extérieure vient cependant révéler un conflit intérieur.
- La cause vient de l’intérieur. L’individu est incapable de contrôler ses états émotionnels qui s’amalgament et finissent par l’immobiliser. L’individu se met dans une contradiction interne, une sorte d’opposition permanente entre son corps et son esprit, une lutte entre son cœur et sa raison : « Je veux mais je ne peux pas », « Je dois mais je ne veux pas », « Je veux mais je ne dois pas ». Ce combat contre soi-même crée un désordre interne et attire des remises en question qui confronteront l’individu qui devra y répondre.
Le devoir et les obligations l’emportent sur ses désirs profonds et bloquent l’individu dans son mouvement naturel.
En luttant contre lui-même, l’homme attire le désordre.
Sortir du duel et intégrer un duo harmonieux, telle est la quête vers la Complétude.
La quête de la complétude devient le moteur vital de l’individu ; il s’aligne avec la conception du bonheur telle qu’Aristote la définissait.
Tout conflit engendre ainsi un système de compensations et perturbe la Trame Énergétique de l’individu.
Il est important de noter que chaque conflit, en générant des systèmes de compensation, perturbe la trame énergétique de l’individu. Ce livre explore en détail les diverses interactions conflictuelles liées aux cinq mouvements énergétiques. Chacun de ces conflits révèle une opposition entre deux mouvements énergétiques, éclairant ainsi les problématiques spécifiques que l’individu peut traverser à un moment donné.
Le pentagramme et les 25 familles de remèdes homéopathiques
En s’appuyant sur la pathogénésie des remèdes homéopathiques le Docteur Kollitsch* a défini 24 groupes de remèdes associés aux atomes du tableau de Mendeleiev. Le Docteur Jean Yves Henri** a classé, à partir des travaux de Kollitsch *, 25 groupes de familles homéopathiques, régulateurs du pentagramme de la médecine chinoise.
*Paul Kollitsch (1896 – 1976), médecin homéopathe français, s’est appuyé sur les pathogénésies des remèdes et sur leurs propriétés chimiques, pour définir 24 groupes de remèdes homéopathiques. Chaque groupe est centré sur un élément du tableau périodique des éléments de Mendeleïev.
** Jean-Yves Henry, médecin homéopathe suisse, et Françoise Henry, son épouse, remarqueront un lien entre les 24 familles de remèdes du docteur Kollitsch et le pentagramme de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Ils feront l’hypothèse que les 24 groupes de Kollitsch peuvent être considérés comme 25 régulateurs du pentagramme (N.B. : ils scindent alors le 24e groupe de Kollitsch, groupe du Carbone, en deux sous-groupes). Ce concept est développé dans la Matière médicale diathésique de Françoise et Jean-Yves Henry.
Pour ma part, à partir des 25 couples conflictuels, j’ai analysé chaque remède présent dans ces groupes. Ainsi, nous obtenons une lecture à double entrée : énergétique et homéopathique de chaque remède que je présente dans cet ouvrage. Les spécialistes de la médecine traditionnelle chinoise ayant déterminé deux éléments en tension pourront trouver le remède qui se rapporte à ce blocage et les spécialistes en homéopathie pourront, grâce à cette lecture, comprendre de manière simple les conflits personnels, familiaux et généalogiques de leurs patients.